Il est 18h00. Alors que la plupart des étudiants regagnent leur appartement, une quinzaine d’élèves-ingénieurs rentrent dans une salle pour leur premier cours de langue des signes. Tous ont fait la démarche de s’inscrire pour apprendre les fondamentaux de cette langue encore trop souvent méconnue.
Sensibilisés lors d’un atelier de découverte de la langue des signes organisé sur le campus en mars dernier, les étudiants-ingénieurs ont été nombreux à demander l’ouverture, pour cette rentrée 2023 d’un cours de LSF.
En seulement 20 minutes, toutes les places offertes ont été remplies,
explique Sylvie Guidal, référente handicap pour les étudiants et responsable de la cellule AcOr (Accueil, Accompagnement et Orientation des étudiants).
Au début du cours, la formatrice, Sylvie Thomas, de Breizh Signes se présente puis invite les étudiants à expliquer les raisons de leur présence dans ce cours. Plusieurs partagent leur frustration et désarroi, le jour où ils n’ont pu échanger avec une personne sourde et leur volonté d’avoir des bases pour pouvoir dialoguer simplement.
Il m’est arrivé de me retrouver dans un magasin avec une personne sourde et de ne pas réussir à communiquer avec elle. Je me suis senti bête, frustré.
Je travaille le week-end comme hôtesse. Un jour, une personne sourde est venue à ma rencontre. Je n’ai pas été capable de la renseigner ce jour-là. Je viens pour apprendre la langue des signes et éviter que cela ne se reproduise à nouveau.
Toute la durée de la première séance, une interprète était présente pour faciliter les interactions et fluidifier les échanges. Naturellement, les étudiants se sont mis dans une posture d’écoute active : pas de messes basses, ni de conversations croisées. Dès le 2e cours, ils seront en contact direct avec Sylvie Thomas, sans intermédiaire : une opportunité précieuse de pouvoir enfin apprendre à communiquer en langue des signes.
* La LV3 correspond à la 3e langue vivante de la formation d’ingénieur généraliste. Elle est optionnelle et proposée en cours du soir.
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