ENSTA Bretagne : Thomas, docteur en robotique, test un robot autonome sous-marin capable de se déplacer grâce à la force des courants marins

Thomas, ingénieur docteur en robotique autonome

11 mars 2020
Thomas est un passionné de robotique, un domaine complet et exigeant où les innovations sont permanentes.
Cinq ans après l'obtention de son diplôme d'ingénieur, il évolue en tant que chercheur au sein de l'équipe robotique de l'ENSTA Bretagne associée au laboratoire Lab-STICC.
Thomas
Diplômé en 2015
Ingénieur docteur en robotique autonome mobile

Peux-tu nous présenter en quoi consiste tes activités de recherche ?

Depuis l'obtention de mon diplôme en 2015, et notamment dans le cadre de la thèse que j'ai soutenu en décembre dernier, je m'intéresse à deux aspects complémentaires de la robotique.

  • L'aspect académique de mes travaux de recherche, tout d'abord, vise à vérifier la sûreté de fonctionnement des systèmes robotiques. Je développe des outils théoriques qui permettent de valider ces systèmes complexes en prenant en compte un ensemble de contraintes. Prenons l'exemple du robot sous-marin, l'objectif de ces outils est de garantir, avant même que le robot soit mis à l'eau, que sa mission sera correctement réalisée malgré les nombreuses incertitudes liées à l'environnement marin. D’une manière générale, ce type d’algorithmes vont devenir indispensable pour l’industrie avec l’augmentation importante du nombre de robots et véhicules autonomes. Garantir de manière formelle le fonctionnement d’un algorithme et donc à fortiori d’un robot est un élément de sécurité essentiel.
  • Le second aspect est expérimental. J'ai développé un prototype de robot sous-marin capable d'utiliser les courants marins pour se déplacer. L'efficience énergétique du robot permet la réalisation d’un nouveau type de missions qui permet de parcourir de grandes distances sur des temps longs. J'ai réalisé le robot de A à Z, avec l'aide des techniciens et ingénieurs du laboratoire. D'un faible coût, l'objectif à terme est d’utiliser plusieurs robots capables de se déplacer en meute avec des applications en océanographie et acoustique marine ou dans le domaine de la défense. En cas de perte d'un robot, la mission se poursuit avec le reste de la meute. Plusieurs expérimentations ont été réalisées : dans les bassins d'essais de l'ENSTA Bretagne et de l’IFREMER Brest, au lac de Guerlédan ainsi qu'en rade de Brest. Ils ont permis de valider le prototype. Je prévois également une mission autour de l'île d'Ouessant prochainement. 

Les outils de validations développés en amont (partie théorique) ont été utilisés pour valider la sûreté du robot et de la mission. Ainsi, les deux volets de mes travaux se complètent et s'enrichissent mutuellement. 

ENSTA Bretagne : Deux robots avant leur mise à l'eau en rade de Brest
Deux robots avant leur mise à l'eau en rade de Brest

Quelles sont les raisons qui t'ont poussé à poursuivre en thèse en sortie d'études ?

J'ai réalisé mon diplôme d'ingénieur à l'ENSTA Bretagne, dans la spécialité robotique autonome. Je connaissais bien l'équipe dont les travaux sont reconnus en France et à l'international.

La robotique mobile, et en particulier la robotique marine, est un domaine récent et porteur. De nombreuses problématiques restent à explorer. Lorsqu'on m'a proposé ce sujet de thèse, financé par la DGA et la Région Bretagne, très complet et innovant, j'y ai vu une véritable opportunité de me plonger dans un univers passionnant.

Que retiens-tu de cette expérience ?

A l'ENSTA Bretagne, l'équipe robotique est réduite. Cela permet d'être assez libre dans nos activités. On peut prendre des initiatives, s'investir dans différents sujets. J'ai par exemple, fait le choix, de donner de nombreuses heures de cours sur des sujets qui me tiennent à cœur comme le montage et l’organisation des premières éditions du camp de terrain de Guerlédan