Benoit, ingénieur facteur humain

Benoit, Ingénieur facteur humain (UX researcher, ergonome IHM)

01 juillet 2025
Benoit a intégré la formation d’ingénieur ENSTA Bretagne en tant qu’IETA (statut militaire). Au cours de sa formation, il a réalisé plusieurs expériences à l’international qui lui ont permis de découvrir différents aspects du domaine informatique. C’est finalement l’ergonomie du système, sa capacité à offrir la meilleure expérience à l’utilisateur qui ont retenu son intérêt et orienté sa carrière.
Benoit
Diplômé en 2015
Ingénieur facteur humain

Quels ont été les grandes étapes de votre parcours scolaire ?

Après un bac scientifique et 3 années de classes préparatoires (CPGE) à Valencienne, j’ai intégré l’ENSTA Bretagne en 2012. J’ai choisi de rejoindre l’école avec le statut d’Ingénieur des Etudes et Techniques de l’Armement. Cela m’offrait l’opportunité de financer mes études, d’être rémunéré mais aussi d’intégrer un secteur qui développe des technologies de pointe.

Coupe du monde de robots voiliers (WRSC) 2015

Comment se sont déroulées vos années d’études à l’ENSTA ?

Très bien ! J’ai choisi de me spécialiser dans le domaine du numérique et j’ai eu la chance de réaliser des stages à l’international très formateur. En 2e année, je suis allé en Finlande pour travailler sur un logiciel de localisation de robot et le site web associé. L’outil que j’ai développé a par la suite été utilisé lors de la coupe du monde de robots voiliers (WRSC).

En dernière année, pour mon stage de fin d’études je me suis installé 6 mois au Royaume-Uni au sein d’une entreprise qui adapte des jeux-vidéos pour en faire des outils de simulations militaires.

Ces deux expériences ont été très riches. Elles m’ont permis de me rendre compte de l’importance du rôle de l’interface utilisateur dans le succès d’un outil numérique. J’ai trouvé cela passionnant et j'ai eu ensuite envie de poursuivre dans ce domaine.

Que s’est-il passé depuis votre départ de l’ENSTA ?

En tant qu’IETA, j’ai été affecté pour mon premier poste dans le centre d’essai DGA Maîtrise de l’Information à Bruz à côté de Rennes sur un poste d’ingénieur d’essais et de maîtrise d'ouvrage. Puis, j’ai poursuivi sur un second poste sur l’aspect ergonomie cognitive et facteur humain.

Après plus de 6 ans passés à la DGA, j’ai eu envie de revenir sur des missions plus concrètes. Une amie m’a parlé d’une agence rennaise qui recherchait un nouveau collaborateur pour faire de la création de sites web et je les ai rejoints.

J’intervenais beaucoup sur la partie UX Design (expérience utilisateur) pour développer des sites qui correspondent le mieux aux attentes des utilisateurs. Pour cela, j’ai réalisé de nombreux entretiens avec des utilisateurs et de tests utilisateurs.

Et aujourd’hui, que faites-vous ? A quoi ressemble votre quotidien ?

Je suis installé en Allemagne. Je travaille pour une grande entreprise du secteur aéronautique. C’est un secteur de pointe dans la prise en compte du facteur humain : les pilotes ne doivent pas se poser de questions lorsqu’ils doivent prendre une décision rapide depuis le cockpit !

J’interviens dans une équipe pluridisciplinaire sur un ambitieux projet numérique européen. C’est un système qui n’existe pas encore, il s’agit donc de se projeter avec les nouvelles fonctionnalités qui seront proposées et les bénéfices qu’elles vont apporter au pilote. Le système intègrera de l’intelligence artificiel, de l’automatisation… De mon côté je dois identifier les potentiels problèmes que ces nouveaux outils peuvent créer : en rajoutant de nouveaux éléments, est-ce que le système sera toujours aussi facile à prendre en main et à utiliser ?

J’interagis très régulièrement avec des pilotes en leur proposant des simulations et des maquettes pour les faire réagir.

Quel regard portez-vous sur votre formation ? L’école vous a-t-elle bien préparé à votre métier ?

Quand j’ai rejoint l’école, je ne connaissais pas l’informatique. Ce n’était pas enseigné en prépa. J’ai découvert la programmation en 1ère année et ça m’a beaucoup plu. Même si j'en fais très peu aujourd’hui, cela me permet de comprendre les développeurs avec qui je travaille. La formation est généraliste, c’est une force. 

Y a-t-il un dernier message que vous souhaitez passer ?

Je suis arrivé en Allemagne car j’y a suivi ma femme. L’expatriation ça peut faire peur, mais c’est une super expérience. Je parle essentiellement en anglais au travail, qui reste la langue indispensable sur les projets internationaux, alors mon conseil : ne lésinez pas sur les langues même si vous restez en France !