Charles de Gaulle navire de la Marine Nationale

Laurence Craver chef de chantier du porte avions Charles De Gaulle

26 novembre 2017
Le 26 septembre 2017, L'Usine Nouvelle a remis les Trophées des femmes de l'industrie. 10 catégories ont été récompensées. Laurence Craver, 48 ans, chef du chantier de refonte à mi-vie du porte-avions Charles-de-Gaulle de Naval Group remporte, toutes catégories confondues, le Trophée de femme de l'industrie de l'année.
Laurence
Diplômée en 1993
Ingénieure en Architecture Navale et Offshore

Parcours d’une femme ingénieure dans le naval de défense

Dès le lycée, les sciences et technologies ont tenu une place importante dans les études de Laurence, originaire de Lorient et très intéressée par les grands chantiers de l’arsenal. Elle entre à l’ENSTA Bretagne (alors appelée ENSIETA) en 1989. 3 ans plus tard, diplômée de la spécialité architecture navale, elle entame sa carrière à DCN, qui deviendra plus tard DCNS puis Naval Group.

Dès sa sortie d’école, à l’arsenal de Brest, elle plonge dans l’univers complexe et gigantesque du naval de défense, d’abord en ingénierie, puis côté chantier de construction du porte-avions Charles de Gaulle. En 2000, elle est mutée à Toulon où elle est en charge des chaufferies nucléaires du porte-avions Charles de Gaulle. En parallèle, elle suit une formation professionnelle de nucléariste à Cherbourg et décroche un brevet d’atomicien de la marine

A l’exception de 4 années à un poste de responsable de programme, c’est toujours au plus près des chantiers navals qu’elle exerce son métier d’ingénieure.

Forte de ce parcours, Naval Group lui a confié le chantier de remise à neuf de l’unique porte-avions français, le Charles-de-Gaulle. 

C’est un chantier gigantesque de 1,3 milliard d’euros : 4 millions d’heures de travail, 160 sous-traitants mobilisés, 2 000 personnes sur le terrain au quotidien et une activité vingt-quatre heures sur vingt-quatre. 

Au moment où nous rédigeons cet article, les équipes sont à mi-chantier, le porte-avions remis à neuf est attendu pour l’automne 2018. Laurence Craver précise : « Nous devons traiter toutes les obsolescences du porte-avions à mi vie, pour lui permettre de reprendre du service pour 20 ans. Je pilote les différents responsables de lots et la tenue des délais. Mon premier objectif est la santé et la sécurité au travail de l’ensemble des intervenants, immédiatement suivi de très près par le second objectif : la qualité de l’ensemble des prestations. »

Extrait de l’article publié par L’Usine Nouvelle lors de la remise du Trophée :

« Trois ans de préparation en amont ont été nécessaires pour lancer un chantier piloté, en lien constant avec le commandant du navire et ses adjoints à partir d’une zone dédiée de l’arsenal de 280.000 m2. Rigoureuse et d’une "sérénité sans limite", selon ses collègues, elle garde l’œil sur le compte à rebours, la moitié du temps dans son bureau, l’autre dans les coursives du bord. » 

Femme de l’industrie de l’année

En recevant le Trophée L’Usine Nouvelle de la femme de l’industrie de l’année, Laurence Craver a été très touchée des nombreux messages de félicitations reçus, qui témoignent de l’importance des relations humaines au travail : « J’ai été à la fois surprise et heureuse par la quantité des messages reçus suite à l’annonce du prix, tant au sein de mon entreprise, Naval Group, qu’en provenance des nombreux sous-traitants avec lesquels je travaille. Ce prix m’a permis d’apprécier la qualité des relations professionnelles qui se sont tissées. C’est une belle récompense ! »

Ce trophée, Laurence le décrit comme un symbole fort de la place des femmes en ingénierie et sur les chantiers industriels de grande ampleur.

 Le plus souvent être une femme dans mon métier ne fait aucune différence. Et si je devais en voir une, je dirais même que c’est parfois un atout : le mode de management, attentif, qui caractérise souvent les femmes, est très apprécié. 

 

Elle complète en soulignant que la formation est primordiale : « Une bonne formation est essentielle. Il faut la choisir en s’assurant qu’elle prépare à des métiers d’avenir. La formation se poursuit aussi tout au long de la vie professionnelle, en s’impliquant, en cherchant toujours à savoir comment ça marche, en faisant preuve de beaucoup de curiosité. »

Humilité, professionnalisme et qualités relationnelles distinguent cette ingénieure ENSTA Bretagne de talent, très épanouie dans son entreprise, Naval Group, qu’elle est heureuse de représenter en qualité de « femme de l’industrie de l’année 2017 ».