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ENSTA Bretagne

Julien, doctorant en robotique sous-marine autonome

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Ingénieur généraliste diplômé de l'ENSTA Bretagne, spécialité "robotique mobile", Julien Damers approfondit son expertise en réalisant une thèse qui vise l'observation des fonds marins à l'aide de groupes de drones autonomes.

Julien, quel est ton parcours de formation ?

Après avoir obtenu mon bac S, j'ai suivi le parcours classique, en entrant en classes préparatoires scientifiques (sup MPSI, puis spé PSI*) puis j'ai intégré la formation d'ingénieur ENSTA Bretagne en qualité d'élève civil. J'y ai suivi mes deux premières années de formation d'ingénieur en m'orientant progressivement en technologies de l'information et robotique, pour ensuite effectuer ma dernière année de formation à l'Université Heriot-Watt à Édimbourg et ainsi obtenir un double diplôme français "Ingénieur ENSTA Bretagne, spécialité Robotique" et un "Master of Science in Marine Robotics" britannique.

Et ton projet professionnel quel est-il ?

Pendant mes études, j'ai rapidement réalisé que l'expertise technique et les postes d'ingénieur de recherche m'intéressaient beaucoup plus que le management de projet, j'ai donc choisi de poursuivre mes études en réalisant une thèse. Je désire également travailler avec l'environnement marin que j'ai découvert en arrivant à l'ENSTA Bretagne. Mon projet après la thèse, pour l'instant, est donc de débuter ma carrière en qualité d'ingénieur de recherche en robotique marine, avec une importante composante expérimentation, à l'étranger de préférence.

La thèse va-t'elle t'ouvrir des portes ?

Oui ! Avant de quitter les bancs de l'école je voulais directement entrer dans une entreprise ou un institut de recherche. Mais les postes que je visais impliquaient d'avoir un doctorat, en particulier à l'étranger, même si cela n'était pas précisé sur les annonces. J'ai donc commencé à m'intéresser à la thèse et suis parvenu au meilleur compromis : je suis en thèse pour le compte d'une entreprise. Il s'agit d'une thèse CIFRE (Convention Industrielles de Formation par la REcherche) : je suis à la fois salarié d'une entreprise spécialisée en robotique marine (KOPADIA) et doctorant au laboratoire de recherche Lab-STICC dans l'équipe robotique de l'ENSTA Bretagne. Mon sujet est donc directement lié à une problématique technologique de mon entreprise, c'est ce qu'on appelle de la recherche appliquée.

Intéressons-nous à ta thèse

Quel est le sujet ?

Mes recherches portent sur la navigation en meute de drones sous-marins autonomes à bas coût par opposition à un robot unique très couteux.
Le milieu marin étant particulièrement contraignant, il est plutôt d'usage d'avoir recours à des robots uniques équipés de capteurs très onéreux, capables de remplir des missions d'observation ou d'intervention très complexes. Le but de ma thèse est de développer de nouvelles techniques de navigation permettant de remplacer ces robots onéreux par des groupes de robots plus standards, mais programmés de telle façon, qu'ils puissent, ensemble, réaliser la même mission aussi bien, voire mieux. Il y aurait de nombreux avantages à avoir une flotte de drones sous-marins : longévité de la mission, adaptabilité, plus grande précision des données...

Quelles sont les applications ?

Le point principal est la surveillance d'installations offshore. Le développement de nouvelles installations d'éoliennes, d'hydroliennes nécessite de plus en plus de moyens sous-marins. L'utilisation de flotte de robots pour réaliser ces missions de surveillance permet d'éviter la mise en danger de plongeurs.
Également, une flotte peut plus facilement quadriller une zone à explorer dans le cadre de recherches sous-marine : accident, archéologie, recherche d'épave...

Une dernière question : est-ce difficile ?

Je ne pense pas que ce soit plus difficile qu'un autre métier, que le métier d'ingénieur par exemple. C'est différent. Il demande de la rigueur, et de la détermination. On avance souvent par à-coups. Il y a de longues phases avec peu de progrès qui peuvent peser un peu sur le moral puis ça se débloque subitement et ça avance très vite. C'est une activité relativement solitaire la plupart du temps ce qui, finalement, est plutôt adapté en cette période de crise sanitaire. Je pense que c'est une bonne expérience pour quiconque veut se spécialiser dans un domaine et aime repousser ses limites.

Julien fait partie de l'équipe robotique ENSTA Bretagne, elle-même membre du laboratoire Lab-STICC, unité mixte de recherche en sciences et techniques de l'information, de la communication et de la connaissance (associe le CNRS, ENSTA Bretagne, IMT Atlantique, UBO, UBS et ENIB).

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