ENSTA Bretagne : YMADE

Yann, apprenti-ingénieur et concepteur d’une moto électrique innovante et performante

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Yann vient d’intégrer la formation d’ingénieur par alternance ENSTA Bretagne après un BTS Conception et réalisation de systèmes automatisés. Pendant son temps libre, il travaille sur sa moto, la MEMR-V4. C’est le 4e modèle qu’il a conçu et créé intégralement.
ENSTA Bretagne : YMADE

Comment vous est venu l’idée de concevoir et fabriquer votre moto ?

Lorsque j’étais en seconde, de nombreux lycéens avaient une moto : une 50cm3. J’avais, moi aussi, envie d’en avoir une. Quand j’en ai parlé à mon père, il m’a proposé de m’acheter les pièces et d’en fabriquer une par moi-même !

Vous aviez déjà fabriqué des choses avant cela ?

Oui, j’ai toujours été assez créatif et touche à tout. J’aime beaucoup faire par moi-même. Plus jeune, j’ai créé des enceintes Bluetooth, des maquettes radiocommandées d’avions, de drones… Les gens n’osent pas faire par eux-mêmes et pourtant on peut créer des choses magnifiques.

Comment a évolué ce projet en création d’entreprise ?

Je suis passé par plusieurs étapes. Le premier modèle que j’ai construit est un BMX modifié, mais qui pouvait tout de même atteindre les 50km/h. À l’époque, comme je connaissais bien l’univers du maquettisme, j’ai utilisé des pièces proposées pour la réalisation de gros modèles de maquettes.
Petit à petit, j’ai amélioré la moto. Pour la 2e version, j’ai travaillé sur un châssis en bois. Je ne maîtrise pas très bien la soudure, j’ai donc fait le choix de travailler avec des matériaux différents de ceux utilisés habituellement dans le domaine : du bois et de la résine époxy, des fibres de carbone…
A partir du 3e modèle, j’ai quitté le monde des maquettes en intégrant un groupe motopropulseur pour véhicules.
Actuellement, je travaille sur la 4e version. C’est ce modèle que je souhaite commercialiser. Il est 100% fait maison et présente de nombreux avantages

Quels sont les avantages de ce modèle ?

Ils sont nombreux ! C’est un véhicule léger et fiable, facilement maniable, très agréable à conduire puisqu’il est silencieux tout en étant puissant. Il est électrique donc écologique et aussi très facile d’entretien.

Vous venez d’intégrer l’incubateur de l’ENSTA Bretagne, qu’en attendez-vous ?

C’est une opportunité pour moi de booster mon projet et de le professionnaliser.
Je dois encore travailler sur l’aspect marketing : la définition de la cible, du prix… et l’incubateur va pouvoir m’aider.
J’ai déjà obtenu des réponses à certaines questions juridiques que je me posais, sur la propriété intellectuelle notamment. Ce sont des conseils précieux, qui vont m’aider à structurer ma démarche.

A quel horizon souhaitez-vous commercialiser votre moto ?

J’espère rapidement. Je dois encore avancer sur l’homologation. J’ai commencé la démarche pour mon prototype de « réception à titre isolé » auprès de la DREAL. L’étape suivante sera de réaliser la certification de type pour pouvoir créer une première série.
Je suis déjà en contact avec une entreprise intéressée pour fabriquer la moto.
Et puis, j’aimerais avancer vite sur mon projet car j’ai déjà d’autres idées.

De quoi s’agit-il ?

J’ai intégré la filière architecture de véhicules de l’ENSTA Bretagne avec l’objectif de développer un projet dans le même esprit que ce que j’ai fait avec la moto mais en automobile cette fois.
Grâce à la formation d’ingénieur par alternance, je vais développer de nouvelles compétences en ingénierie automobile et les mettre en œuvre.

Où réalisez-vous votre alternance ?

Il s’agit de l’entreprise Chéreau située dans la Manche dont le cœur de métier est la carrosserie de véhicules frigorifiques. Mon projet de moto électrique a suscité l’intérêt de mes interlocuteurs lors de mon entretien. Ils ont compris que j’étais passionné et que j’avais, grâce à ce projet, développé de nombreuses compétences. Cela les a convaincu de me choisir pour le poste !