2022 a été riche en réussites ! Rétrospectives de ces étudiants, doctorants et collaborateurs aux multiples talents qui se sont lancés de nouveaux défis et ont été récompensés cette année.
Que ce soit via l’invention d’une nouvelle technologie, des travaux scientifiques originaux ou l’aptitude à mener de front vie sportive et étudiante, ces ENSTAsiens et ENSTAsiennes se sont démarqués et ont franchi des étapes clés. Découvrons-les ensemble…
Deux enseignants réinventent la roue…
Mettre au point une roue qui s’adapte à toute surface… Tel est le pari relevé par Yannick Argouarc’h et Hervé Trébaol, enseignants en mécanique à l’ENSTA Bretagne. « Suite à une demande d’EDF, nous avons d’abord imaginé une roue magnétique pour un robot d’inspection de conduites forcées de barrages hydroélectriques puis nous avons créé une roue pour tous types d’engins, capable de se déformer pour s’adapter à toute surface et de manière auto-adaptative, présente Yannick Argouarc’h. Cette roue est composée d’une juxtaposition de disques qui s’adaptent à la géométrie du support sur lequel elle évolue. »
Les deux enseignants n’ont eu de cesse d’améliorer le concept, de réaliser des maquettes numériques, des prototypes et des démonstrateurs… le résultat est époustouflant et fait l’objet de deux brevets européens ! Ces inventions intéressent déjà plusieurs industriels et les idées ne manquent pas pour diffuser l’invention : développement de roues pour engins terrestres, porteurs lourds ou roulettes industrielles...
…pendant que deux collègues en technologies de l’information et traitement de signal présentent le bilan de leurs recherches à la « HDR »
Leurs disciplines pourront paraître plus abstraites alors que l’intérêt technologique et les applications de leurs recherches sont bien réels. Angélique Drémeau et Arnaud Coatanhay se sont distingués en présentant leurs parcours et productions scientifiques à l’habilitation à diriger des recherches, le titre universitaire le plus élevé. Recevant les félicitations de leurs pairs et de leurs collègues, l’obtention de leur HDR récompense des parcours scientifiques de grand intérêt et originaux.
Depuis leur arrivée à l’ENSTA Bretagne, Angélique Drémeau et Arnaud Coatanhay ont orienté leurs recherches sur l’observation de l’environnement, mais selon des systèmes d’observation différents.
Les travaux d'Arnaud Coatanhay portent sur l’amélioration des techniques de télédétection radar. Ses contributions sur la modélisation de la diffusion et de l’interaction d’ondes électromagnétiques impactant des surfaces de mer ont à ce titre prouvé leur intérêt. « L’HDR a été pour moi un jalon, l’occasion de faire le bilan et de réfléchir à de nouvelles perspectives de recherche. Depuis quelques années, je me suis beaucoup intéressé à l’apport de l’information quantique dans la télédétection électromagnétique. Un de mes doctorants vient d'ailleurs de soutenir sur ce sujet, mais ce qui reste encore à faire, est considérable ! », s’enthousiasme Arnaud Coatanhay.
Quant à Angélique Drémeau, ses travaux sur les approximations variationnelles bayésiennes, fil conducteur de ses recherches, ont prouvé leur intérêt en acoustique sous-marine. « Le cadre bayésien est parfait pour modéliser les fluctuations aléatoires du milieu océanique et les intégrer ensuite dans des procédures de localisation de sources par exemple. J’ai la chance de collaborer avec des collègues d’expertises différentes (océanographes, acousticiens) qui connaissent le milieu marin et m’aident à affiner les modèles. La complémentarité des points de vue est ce que je trouve de plus enrichissant », précise la chercheuse.
Cette distinction révèle la qualité du parcours scientifique accompli ainsi que la ténacité et l'envie d’apprendre et de transmettre dont ils ont dû faire preuve… Bravo à eux !
Une étudiante et un thésard terminent leurs travaux sous les applaudissements…
Mais il n’y a pas que des chercheurs aguerris qui ont fait parler d’eux cette année !
Tyméa Perret, fraîchement diplômée de l’ENSTA Bretagne, a reçu le prix du meilleur projet de fin d’étude en hydrographie lors du congrès international « HYDRO22 » à Monaco. « Je ne m’attendais pas à recevoir le prix mais je suis ravie que mes travaux intéressent et plaisent à la communauté hydrographique. » Depuis octobre 2022, elle réalise une thèse co-encadrée par ENSTA Bretagne et Ifremer sur le même sujet d’étude : la détection automatique d’échos de fluides dans la colonne d’eau à l’aide d’une méthode d’intelligence artificielle en « Deep-learning »¹ .
Son collègue, Lorenzo Bercelli s’est également distingué lors de la présentation de ses travaux de thèse aux 38e Journées de Printemps de la SF2M. Il y a reçu le prix Jacques Pomey. « J’ai présenté une vue d'ensemble de mes recherches sur la caractérisation en fatigue des matériaux et des structures obtenus par le procédé WAAM². C’est une technique de fabrication de pièces en acier qui s’apparente à de l’imprimerie 3D, par empilement de couches de matière. »
Lorenzo Bercelli a d’ailleurs décidé de poursuivre dans cette voie en effectuant un postdoctorat à l’ENSTA Bretagne sur l'utilisation d'une méthode expérimentale de détection de fissures de fatigue par thermographie infrarouge.
… et trois sportifs de haut niveau venus se former à l’ingénierie prennent eux aussi la route des médailles.
Tandis que Tyméa Perret et Lorenzo Bercelli finissent avec brio leurs études, d’autres se lancent dans l’aventure. Julien, Alexandre et Benoit sont trois sportifs de haut niveau qui ont choisi d’allier sciences de l’ingénieur et passion pour le sport. Belle récompense de leurs efforts, ils ont été reçus au concours d’entrée à l’ENSTA Bretagne après math sup-math spé, tout en suivant un programme de compétitions exigeant. Leurs objectifs ?
Julien pratique l’aviron et vise l’ingénierie en robotique, menant le tout à un rythme effréné. « J’ai déjà expérimenté les horaires aménagés dans le passé, je me suis aperçu que cela ne me convenait pas. J’avais l’impression de prendre du retard sur les autres étudiants. »
Benoit a fait le même choix. Ce champion de planche à voile et de windfoil³ arrive peu à peu à trouver un équilibre entre vie étudiante, études et compétitions. « J'ai pris le temps de faire quelques activités lors de l'intégration dès que j'en avais l'occasion. Maintenant que les grosses échéances scolaires et sportives sont passées, j'en profite pour sortir un peu. » Son projet en ingénierie se précisera au fur et à mesure, le choix est étendu.
Quant à Alexandre, sa proximité avec le monde de la voile (il pratique le Laser) et son intérêt pour l’architecture navale l’ont incité à étudier à l’ENSTA Bretagne. Contrairement à ses camarades, il a choisi de valider sa première année en deux ans. « Je pensais avoir quelques difficultés au début pour suivre les cours avec tous mes déplacements, mais finalement je me suis adapté rapidement. »
Tels leurs collègues scientifiques, ces trois sportifs de haut niveau ont fait le choix de poursuivre leurs passions. Si la route vers les médailles est longue et incertaine, leurs beaux parcours scolaires et sportifs est déjà une première et belle récompense.
¹ Apprentissage profond
² Wire and arc additive manufacturing
³ Planche à voile avec foil. Benoit fait partie du pôle France Voile à Brest
